KILL BILL -. Et Herbert, c’est ….?

LA REINE MÈRE -. Herbert c’est Herbert, un ardent, un émotif, un tourbillon de vitalité. Une belle nuit d’été, je le trouve au jardin, le nez dressé vers le ciel. Herbert, tu comptes les étoiles filantes, je lui dis. Long silence. « Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien? » C’est sa réponse. Tu t’imagines? Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ! J’étais soufflée. Je ne sais pas Herbert pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien, je ne sais pas, tu m’embarrasses, la question est compliquée … et la réponse alors, je ne te dis pas! … Qui peut sérieusement affirmer qu’il connaît la réponse à une question pareille, c’est vertigineux ce que tu me demandes. … Et Herbert jubile, me désigne la grand ourse, et là, vois-tu, c’est Sirius, et là l’étoile du berger, et voici Cassioppée, … Nom de dieu, comment tu sais tout ça, mon Herbert, comment ? Il rougissait, modeste. Le meilleur, c’est quand il a dit – un peu étourdiment- « peut-être moi aussi suis-je un être céleste ». Là, j’en suis restée baba. Herbert n’a rien de céleste. Herbert, c’est de la carcasse, du muscle, il est massif comme le Mont Blanc, et pour la castagne, crois-moi, c’est catégorie poids lourds. Sans lui, j’y passais, d’ailleurs.

KILL BILL -. Herbert était dans la bagarre?

LA REINE MÈRE -. En première ligne. Va le voir, s’il te plaît. Rassure-le. Il doit être aussi traumatisé que moi. Et vérifie qu’il n’est pas blessé.

KILL BILL -. Où est-il?

LA REINE MÈRE -. Dans l’étable.

KILL BILL -. Herbert est dans l’étable?

LE REINE MÈRE -. Oui, dans l’étable, Herbert est mon cochon. 

KILL BILL -. Ton cochon? Tu te fous de moi?