Ce texte peut être considéré comme l’équivalent d’un journal personnel. Il est fait de choses vues, lues, imaginées, recréés, comme il en va dans un journal personnel. La fragmentation, la discontinuité, la notation brève, l’éclair, la sensation qu’on peut trouver dans un journal intime, mais aussi dans un journal tout court, je l’applique à la fiction. L’hétérogénéité de la matière et des formes ou elle s’exprime s’accompagne d’un refus de hiérarchiser et renonce à la maîtrise de l’ensemble.  Mille répliques ce n’est pas une multiplicité de fragments qui reverraient à une totalité possible, mais une suite d’occurrences en attente de construction. Fait de formes brèves, ce journal de fiction appelle la participation des acteurs et du metteur en scène.

Concrètement le texte se présente ( pour l’instant) en 167 propositions textuelles, allant de deux ou trois lignes à deux ou trois pages, qui sont indépendantes les unes des autres quant aux sujets traités. L’ordre dans lequel je les donne n’est pas motivé. Dans cet ensemble, le metteur en scène et son groupe d’acteurs (le nombre d’acteurs est bien évidemment déterminé par lui) sont invités à choisir le nombre de séquences qu’ils veulent traiter et à les organiser dans l’ordre qui leur convient. Pour que cette liberté soit affichée, je suggère qu’un titre original soit donné à chaque fois aux choix effectués. Bien entendu, si j’ai appelé cela Milles répliques, et si je considère que c’est une façon comme une autre de tenir un journal personnel, cela signifie aussi que les 167 textes existants, seront complétés par d’autres, et donc qu’il y a là, de fait, un principe de mise en branle d’une écriture infinie comme le journal intime peut potentiellement s’écrire sur une durée indéterminée.